Tag Archives: Cosmpolis

Histoire de bé-Cannes

9 Juin

par Baptiste.

Rideau ! Le 65ème Festival de Cannes a fermé ses portes. Cette année encore les robes, les talons aiguilles, les coiffures, les costards et les nœuds pap’ furent à l’honneur sur le Red Carpet ! Pardon ? Il s’agit d’un festival dédié au cinéma ?! Mille excuses, j’ai cru un instant que les films n’étaient qu’un prétexte à un défilé haute couture. Parlons donc de ces films et surtout du Palmarès de cette édition présidée par Nanni Moretti.

Si l’année précédente Robert De Niro avait récompensé des films venus de divers genres et surtout ouvert les portes de Cannes à plusieurs outsiders du cinéma (Tree of Life, Artist, Polisse, Drive…) et bien avec Moretti que Nanni. Le réalisateur italien a claqué la porte au nez de tous les spectateurs, en récompensant Haneke, Vinterberg, Matteo Garrone, Cristian Mungiu« Circolate non c’è niente da vedere ». Ces réalisateurs ne sont pas mauvais, mais ils appartiennent tous au cinéma indépendant (voir même « underground ») et très pompeux. On est dans la masturbation intellectuelle (à l’image du président du Jury) que seuls les critiques de Télérama, Nouvel Obs, Cahiers du Cinéma iront voir et aduleront.

Bref, j’ai trouvé cette édition bien fade. Un peu de folie n’aurait pas été de refus dans ce Palmarès : « Moonrise Kingdom », Schoenaert/Cotillard/Audiard, Resnais, Pattinson/Cronenberg, Garrett Hedlund (Sur la Route), Andrew Dominik (Cogan)… Les possibilités étaient nombreuses. Mais non !

Cette semaine, j’ai donc repris la route pour Cannes avec deux films qui présentent plusieurs similitudes. D’abord, ils sont tous deux adaptés de romans ; ensuite, dans les deux cas : sans voiture pas de films. En fait, il pourrait s’agir de Twilight 6 – Séparation, où Edward est enfin seul et mène une vie de golden boy solitaire pendant que Bella tente d’oublier son albinos d’ex.

Le premier, « Cosmopolis » de David Cronenberg (La Mouche, Les Promesses de l’Ombre) avec Robert Pattinson (De l’eau pour les éléphants), Juliette Binoche (Le patient Anglais), Mathieu Amalric (Tournée), Paul Giamatti (Shoot’em up). Adapté de DeLillo.

Le second, « Sur la Route » de Walter Salles (Carnet de Route) avec Sam Riley (Control), Garett Hedlund (Tron, l’héritage), Kristen Stewart (Runaways), Viggo Mortensen (Le Seigneur des Anneaux), Kirsten Dunst (Melancholia). Adapté du  roman culte de Jack Kerouac.

Synopsis :

– Cosmopolis

Embarqué dans sa limousine pour se faire couper les cheveux, à l’autre bout de la ville, Eric Parker assiste à la fin d’un monde. Le sien…

– Sur la Route

Sal (écrivain), Dean (ex-taulard) et sa fiancée, Marylou prennent la route à la recherche de liberté.

Oui, c’est court et concis… ce qui n’est pas le cas des films !

Verdict :

Cosmopolis

J’attendais ce film événement avec impatience ! Événement, un film de Cronenberg l’est toujours mais à cela s’ajoute le challenge de Robert Pattinson : jouer un vrai grand rôle. De plus, la bande annonce, toute en tension ascendante, annonçait un film immédiatement culte et les critiques lues jusqu’à présent étaient très positives.

Côté positif : la mise en scène hypnotique de Cronenberg ; ensuite, Rob Pattinson très bon (beau gosse, froid, cruel… on reste toutefois dans le thème du vampire) ; puis, le respect total des dialogues du livre ; et enfin, la vision de fin du monde capitaliste représenté par son personnage principal, habitué à tout contrôler mais dont les événements le dépasseront et provoqueront sa chute.

Je ne relève qu’un aspect négatif à ce film : la surabondance de dialogues, récité sans émotions et sans vie, qui fait que le film semble s’étirer à l’infini. Car même si cela est intentionnel (voir conceptuel), pour la première fois l’idée de quitter la salle m’a traversé l’esprit.

Impression de déception immédiate donc à la sortie de la séance (les critiques en avaient-elles trop fait ?). Mais, le sentiment d’avoir assisté à une curieuse expérience de cinéma procure une étrange envie de revoir le film. La Cronenberg touch, sans doute…

– Sur la Route

Peu de choses à dire concernant la réalisation de Walter Salles, qui s’avère des plus classiques et sans grande originalité. A noter toutefois, la belle photographie du film (inutile mais je précise : la photographie est faite par un français). Côté acteurs, ils sont tous plutôt impliqués et justes, dont Garett Hedlund (dans le rôle de Dean Moriarty) qui parvient à se démarquer.

Le film peut sembler être un peu longuet, mais 2h20 pour faire le tour des USA en voiture : qui dit mieux ? Si le film ne se montre pas à la hauteur du livre (aussitôt vu, aussitôt oublié), on sort tout de même du film avec une impression de liberté (qui a dit : enfin sorti ?) et l’envie de lire les œuvres de la beat generation pour s’en inspirer et ainsi avoir à notre tour le désir de prendre la route.